Frontière birmane : MYAWADDY

Après le passage au poste de contôle de MYAWADDY à la frontière Birmane, ou plaisantent avec nous les douaniers qui nous offrent des fruits en attendant notre visa, c'est le choc dans ce pays méconnu et mystérieux, au 132 ème rang de l'indice de développement humain de l'ONU entre le Cambodge et le Bhoutan.
Nous pénétrons, comme dans un tunnel, dans une large avenue à quatre voies vides de voitures, bordée d'échoppes minables devant lesquelles bavardent des femmes et hommes, très modestement vêtus.
Le regard des gens est un regard que je n'avais jamais vu sauf lorsque j'ai débarqué en Russie en 1986 avant l'avènement du capitalisme débridé.
Les yeux ne vous regardent pas ils vous voient avec une lueur d'angoisse et de peur pour la plupart.
Une lueur d'étonnement pour certains, de l'indifférence pour d'autres, de la surprise pour beaucoup, des yeux qui ont l'air de se demander ce que l'on fout dans leur pays alors que, pour eux, il n'y a rien a voir chez eux.
La plupart se détourne lorsque l'on veut accrocher leur regard.
Privés de tout, ils possèdent la religion, leur opium : leur raison de vivre et de survivre pour un monde meilleur après la mort  grâce à leurs actions quotidiennes positives et leurs dons.
La vidéo montre un petit bout de vie dans un quartier de cette ville frontière dont le vis a vis est MAE SOT en Thailande, de l'autre coté du fleuve : le jour retrouvé après les ténèbres.
Comme tous les enfants du monde, les petits birmans regardent des émissions enfantines à la télé, rient et chahutent, les gens vaquent à leurs inoccupations.

La coiffeuse, sortie d'un autre âge, officie dans son salon minuscule et dérisoire ou attendent quelques clients dont un moine placide, elle sourit, on plaisante, chacun dans sa langue, on rit spontanement comme si l'on comprenait la langue de l'autre, nos yeux se rencontrent et je repars, du baume au coeur.....

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… »
“Libérez-nous de la peur” (Freedom from Fear)
Aung San Suu Kyi